Pensées photosensibles (dans la tête d’un photographe neuroatypique)
- Eliza Mougel
- il y a 3 jours
- 1 min de lecture

Il observe le monde avec une intensité nue, brute, presque primaire.
Il ressent chaque regard qui change, chaque battement de cils, chaque hésitation.
Et il s’oublie.
Incontestablement, il est amoureux de l’être humain, mais son seuil social est très différent.
Chaque rencontre est un moment précieux, chargé de nuances, d’émotions, mais aussi un vrai défi.
Il aime observer, écouter, saisir l’essence des autres, mais il a besoin de temps, de silence, pour digérer cette intensité.
C’est une sorte de mouvement perpétuel, un mouvement en 8 :
Être là, pleinement et intensément présent, puis se retirer avant la noyade.
Petit à petit, il s’aperçois que son appareil photo devient son refuge, son traducteur, un médiateur entre deux mondes : le sien et celui des autres.
Derrière l’objectif, il est à la fois proche et protégé. Il peut regarder sans être submergé, ressentir sans se perdre.
Et c’est là que tout s’aligne.
Alors, il décide de fonctionner autrement.
Il compose ses journées comme une respiration : un moment intense, puis le retour à soi pleinement assumé.
Maintenant, l’intensité n’est pas une surcharge, mais une matière à travailler.
Il sait reconnaitre le moment pour se rapprocher, le moment pour s’éloigner et le moment pour se taire.
L’intensité devient l’outil. La sensibilité, la signature.
Décidément, il ne rentre pas dans le cadre, il le redessine, tranquillement et honnêtement.
Si, là, tout de suite, tu t’es dit : « Tiens, on dirait que tu écris ton autoportrait »
- Alors, peut-être bien…
Ou peut-être, je la connais très bien, cette personne.
Qui sait ?
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